Une croissance à deux chiffres sur le marché mondial du bijou, mais une stagnation des ventes dans certains segments historiques. L’émergence de plateformes d’achat d’occasion bouleverse les circuits traditionnels, tandis que la valorisation boursière de certains groupes de luxe atteint des sommets inédits.
Des maisons centenaires font face à l’irruption de nouvelles marques digitales, alors que les habitudes de consommation changent plus vite que les cycles de création. Les classements de valeur de marques établis en 2024 révèlent des écarts inattendus entre réputation, désirabilité et performance commerciale.
Plan de l'article
- Tiffany and Co face à la montée des géants du luxe : où en est la valorisation en 2025 ?
- Pourquoi la demande pour les bijoux en diamant ne faiblit pas
- Marché des bijoux d’occasion : simple tendance ou vraie révolution ?
- Ce que les nouvelles générations attendent vraiment des grandes maisons comme Tiffany, Chanel ou Louis Vuitton
Tiffany and Co face à la montée des géants du luxe : où en est la valorisation en 2025 ?
En 2025, Tiffany & Co, désormais propriété de LVMH après un rachat à 14 milliards d’euros en 2021, continue d’occuper une place forte dans l’univers du bijou haut de gamme. Pourtant, la concurrence ne cesse de gagner du terrain. Cartier (groupe Richemont) et Boucheron (Kering) ne se contentent plus de suivre : ils accélèrent. Désormais, la performance d’une maison se mesure autant à sa valorisation qu’à sa capacité à renouveler son souffle créatif et à engager sa communauté. Tiffany & Co conserve une aura intacte, mais la croissance ralentit face aux ambitions de ses rivaux.
Le marché reste sur une trajectoire ascendante, stimulé par l’appétit grandissant des consommateurs en Amérique du Nord et en Europe, mais aussi par l’essor d’acteurs digitaux qui bousculent les codes. Les anciennes frontières se brouillent : la joaillerie classique côtoie des capsules éphémères, le bijou connecté s’affirme, l’occasion haut de gamme s’installe. Désir, innovation, quête d’authenticité : voilà les forces qui redessinent le secteur.
| Maison | Groupe | Position 2025 |
|---|---|---|
| Tiffany & Co | LVMH | Leader historique, stabilité |
| Cartier | Richemont | Progression continue |
| Bulgari | LVMH | Montée en gamme |
| Boucheron | Kering | Innovation remarquée |
Dans ce contexte, les experts du secteur évoquent une « valorisation en milliards de dollars » qui reste solide pour Tiffany & Co. Mais la multiplication des maisons ambitieuses et la transformation des usages imposent une vigilance constante. Les attentes de transparence, la diversification des collections et la résonance sur les réseaux sociaux dictent de nouveaux standards. S’imposer en 2025, c’est jongler avec héritage et adaptation.
Pourquoi la demande pour les bijoux en diamant ne faiblit pas
Le diamant s’impose, encore et toujours, comme la pierre de toutes les convoitises. Rareté, prestige, transmission : les raisons de l’engouement ne manquent pas. Les rapports du marché illustrent ce constat : boucles d’oreilles, colliers, bracelets sertis de diamants continuent d’alimenter les ventes des maisons historiques. L’Amérique du Nord et l’Europe restent en tête, portées par des revenus en hausse et une envie de célébrer les instants forts.
Mais les envies évoluent avec le temps. Aujourd’hui, la traçabilité et les pratiques vertueuses deviennent des critères incontournables. Tiffany & Co multiplie les preuves d’engagement : utilisation d’or recyclé, garantie sur l’origine des diamants, partenariats avec des créateurs responsables. La maison, en lien avec le CFDA, soutient la relève créative américaine par un prix doté de 50 000 euros et un accompagnement sur mesure. L’éthique ne fait plus figure d’option, elle s’inscrit dans la stratégie, tout en préservant la magie du diamant.
Voici ce qui distingue particulièrement le diamant en 2025 :
- Séduction transgénérationnelle : d’Audrey Hepburn à Beyoncé, le diamant traverse les époques et continue d’incarner le chic intemporel.
- Innovation : diamants de synthèse, or responsable, lignes au design affûté, la joaillerie actuelle ne craint pas de sortir des sentiers tracés.
- Symbolique : fiançailles, héritage, moments fondateurs, la pierre précieuse accompagne les instants décisifs de la vie.
La multiplication des canaux de distribution donne une nouvelle impulsion : boutiques mythiques, présence en ligne, concept-stores éphémères… chaque point de contact entretient le désir. Les réseaux sociaux et le relais par des ambassadrices célèbres entretiennent l’engouement, renforçant l’éclat du diamant dans le quotidien.
Marché des bijoux d’occasion : simple tendance ou vraie révolution ?
Changement de tempo sur le secteur. Le marché des bijoux d’occasion ne se contente plus de rester à la marge. À Paris, Londres, New York, le vintage s’installe au cœur de toutes les stratégies. Les grandes maisons, Tiffany & Co la première, y voient une chance de renforcer leur image, de toucher une clientèle nouvelle, d’alimenter le récit de la transmission et du style.
Trois éléments structurent désormais cette dynamique :
- Demande en hausse pour les pièces signées, personnalisées, ou issues du vintage, où la rareté s’impose comme argument phare.
- Segmentation du marché toujours plus forte : collectionneurs, amateurs de pièces uniques, jeunes générations soucieuses de sens.
- Nouvelle valeur perçue : un bijou d’occasion, c’est l’histoire d’une époque, la singularité d’un style, la patine d’une mémoire.
La croissance du marché mondial des bijoux s’alimente de cette recherche d’originalité, de différenciation. La personnalisation s’impose : chaque bijou devient messager d’une identité, d’un souvenir, d’un héritage. Les collaborations se multiplient : Sophie Bille Brahe, Persée, Courbet, Viltier… Chacun apporte sa vision et renouvelle la création.
Les frontières géographiques s’effacent : Europe, Amérique du Nord, Moyen-Orient, Afrique… Partout, la demande progresse, portée par une envie d’exclusivité, de durabilité, de sens. L’occasion ne relève plus du simple effet de mode : elle devient un moteur de transformation pour les acteurs historiques comme pour les jeunes pousses.
Ce que les nouvelles générations attendent vraiment des grandes maisons comme Tiffany, Chanel ou Louis Vuitton
La nouvelle génération ne se laisse pas séduire par le seul éclat d’un bijou. Elle veut du sens, du récit, de la transparence, un engagement qui se vérifie. Éthique et durabilité s’invitent désormais au premier rang, reléguant les codes du bling au rang du clin d’œil rétro. Le diamant ne peut plus se contenter d’être rare : il doit être traçable et irréprochable.
Les attentes se déplacent. Chaque pièce devient une histoire, une affirmation d’identité, une démarcation. Personnalisation et innovation dictent la marche à suivre. L’uniformité s’efface, laissant place aux créations sur-mesure, aux collaborations inattendues, aux éditions confidentielles. Les maisons mythiques, Tiffany & Co, Chanel, Louis Vuitton, sont poussées à se réinventer, à embrasser l’inclusivité, la diversité, la prise de risque créative.
Le rapport à la marque change complètement. Les réseaux sociaux imposent leur rythme : un bijou doit vivre, s’exposer, provoquer l’échange. Impossible de se cacher derrière les vitrines : on attend de la transparence sur l’origine des matériaux, sur les méthodes de fabrication, sur la vie des ateliers. Les campagnes de communication s’effacent derrière des dialogues directs, des associations avec des artistes, des créateurs, des influenceurs.
Voici les attentes prioritaires des jeunes acheteurs :
- Recherche de valeurs : impact environnemental, conditions de production, utilisation de matériaux recyclés.
- Expérience utilisateur : parcours digitalisés, interactions personnalisées, immersion dans des récits de marque.
- Inspiration collective : co-création, collaborations multiples, éditions capsules exclusives.
Désormais, la joaillerie ne se contente plus d’orner. Elle revendique, questionne, s’engage. Le luxe ne fixe plus ses règles : il se réinvente sous le regard critique et passionné de toute une génération.


